(vidéo de 4 min.)

Les fake news, ça n’a rien à voir avec l’intelligence : on peut tous tomber dans le panneau à cause du fonctionnement de notre cerveau.

Le neuroscientifique Albert Moukheiber nous explique pourquoi notre cerveau a tendance à se laisser influencer : il fait le tri parmi les informations qui lui parviennent en fonction de modèles heuristiques, autrement dit de raccourcis, de façons approximatives de résoudre un problème. Sauf que… parfois ces mécanismes de filtrage se trompent et commettent des erreurs.

Face aux informations, on ne raisonne pas de manière objective mais de manière motivée : si je lis un article en mode automatique, je vais être plus résistant à des informations qui viennent contredire mon opinion et plus vigilant à ce qui vient la renforcer. En somme, le cerveau fait le tri pour avoir raison. Notre opinion spontanée est rarement basée sur les faits, on ne traite pas les informations de manière objective.

Mais pourquoi? Pour éviter la désagréable dissonance cognitive : la tension interne qui arrive quand il y a une contradiction entre une pensée que j’ai et une information qui vient du monde extérieur. Notre cerveau va donc réarranger la réalité pour garder cette cohérence intérieure.

Les fake news ne relèvent donc pas de l’ignorance mais de l’illusion de connaissance : on croit qu’on sait, alors que toute une série de filtres vont intervenir dans l’interprétation des informations (groupe social, orientation politique, pays, etc.).

 

Mais alors, comment lutter?

-> se rendre compte des raccourcis que fait notre cerveau ;

-> pour mitiger ces effets, se poser la question de pourquoi on a telle opinion : on aura alors plus de flexibilité mentale et davantage tendance à réévaluer nos opinions ;

-> cultiver le doute, surtout vis-à-vis des sujets dont je suis le plus sûr, car c’est justement ceux-là qui ont le plus de chance de me berner ;

-> attribuer un score de confiance à mes opinions : si je sais que je ne maîtrise pas vraiment le sujet, je suis plus susceptible d’évoluer dans mon opinion.

Réfléchir, c’est juste une façon élégante de dire « changer d’avis ».

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