Ce qui est génial avec internet, c’est que tout le monde (sauf en dictature, où internet est très policé, voire censuré) a la possibilité de s’exprimer à propos de n’importe quel sujet, d’avoir une audience potentiellement mondiale et d’en discuter avec d’autres internautes. Grande révolution!

Mais si cette technologie permet des choses merveilleuses quand l’échange est constructif, elle permet aussi que ceux qui déblatèrent des conneries aux conséquences néfastes peuvent avoir de beaucoup d’influence, surtout s’ils savent quelles ficelles tirer pour provoquer de « l’engagement » (liker/commenter/partager les publications) de leurs abonnés, donc influencer positivement l’algorithme, donc devenir encore plus visibles. Et si des plateformes comme Youtube, Facebook, Spotify et autres décident d’effacer un compte parce qu’il contrevient à ses Conditions Générales d’Utilisation, pas la peine de crier au scandale et au complot : ces plateformes ne sont pas des émanations d’un État mais sont privées, pour les utiliser vous avez accepté leurs CGU (qui restent, bien évidemment, critiquables, cfr les oeuvres d’art censurées par Faceook à cause d’un bout de téton féminin). Si vous ne les respectez pas, notamment si vous incitez à la haine (une des limites, légale celle-là, à la liberté d’expression), ne venez pas ensuite crier à la censure, même si bien sûr c’est un bon gros coup de pub gratuit... « Regardez, c’est la preuve que je dérange l’establishment, ils complotent contre moi parce que je vous ouvre les yeux, je suis trop dangereux! »

Ceux qui dans ce cas hurlent à la censure sur les réseaux sociaux (y aurait-il un léger paradoxe ici?) font injure, sans même s’en rendre compte, à tous ceux qui se retrouvent en prison, voire pire, pour avoir exprimé leurs idées.

Le repartage récent de l’illustration en anglais, notamment par la page Facebook Do you even Science, Bro?, serait-il un petit clin d’oeil à Alex Jones (et donc indirectement à Trump) et à son bannissement en ce début août de plusieurs plateformes à cause de ses discours d’extrême-droite complotistes et incitant à la haine?
Sa horde de fans crie bien évidemment au complot, conclusion tellement plus facile qu’une remise en question (voir, e.a., cet article du Vif ou celui-ci du Monde).
Présentation en vidéo (8 minutes) du personnage : Alex Jones, l’homme qui murmurait à l’oreille de Trump (voir aussi la vidéo, hilarante mais en anglais, de l’émission Last week tonight with John Oliver, 22 min.).
Notez que ses activités lui rapportent un paquet de fric grâce à sa boutique en ligne : il vous fait croire à des théories délirantes mais heureusement il est là pour vous vendre les remèdes, peace on him, our glorious savior!

 

Pour terminer, rions un peu avec le Dr Jacoby, l’alter ego d’Alex Jones dans la dernière saison de Twin Peaks 😀