(8 min.) Réalisé par W. Laboury avec les élèves de 2GA du Lycée M. Vionnet.

La vidéo est composée de deux parties : une première constituée du film réalisé pendant l’atelier et qui vise à semer le doute sur l’origine des chats ; et une deuxième (à partir de 4’25) qui met en lumière les 10 techniques utilisées pour que ce doute s’installe chez celui qui regarde :
1. Une voix sérieuse qui fait peur et qui s’adresse directement au spectateur
2. Une bonne structure (introduction historique pour la crédibilité et final avec révélation pour le suspense)
3. Une musique qui fait peur
4. Des citations bien choisies (phrases chocs qu’on ne nous laisse pas le temps d’analyser)
5. Images de chats bizarres
6. Des éléments véridiques pour asseoir la crédibilité
7. Des éléments invérifiables et des faits divers déformés par internet
8. De vrais mensonges
9. Un bon montage : une image prend son sens aussi en fonction de ce qui précède ou de ce qui suit (effet Koulechov)
10. Des effets spéciaux

Quels sont les mécanismes à l’œuvre dans les vidéos conspirationnistes? Comment ces dernières manipulent-elles les procédés logiques? Comment faire pour soulever le doute par l’association de l’image, du texte et du son?

Les élèves de seconde (= 5ème secondaire) ont répondu à ces questions par un minutieux travail de décryptage de vidéos conspirationnistes trouvées sur internet. Après avoir identifié leurs mécanismes récurrents, les élèves ont écrit le scénario d’une vidéo qui vise à semer le doute sur l’origine des chats.
Le but de cette démarche : transmettre aux élèves les outils de vérification des données et ainsi éclairer leurs usages numériques.

 

Pour aller plus loin dans le cadre du cours de français

Voir le conte de l’auteur belge Jacques Sternberg repris dans le recueil Contes glacés (1974). Pour une exploitation pédagogique, voir cette fiche pédagogique (5 pages).

Extrait :

« Au commencement, Dieu créa le chat à son image. Et bien entendu, il trouva que c’était bien. Et c’était bien, d’ailleurs. Mais le chat était paresseux. Il ne voulait rien faire. Alors, plus tard, après quelques millénaires, Dieu créa l’homme.

Uniquement dans le but de servir le chat, de lui servir d’esclave jusqu’à la fin des temps. Au chat, il avait donné l’indolence et la lucidité ; à l’homme, il donna la névrose, le don du bricolage et la passion du travail. L’homme s’en donna à coeur joie. Au cours des siècles, il édifia toute une civilisation basée sur l’invention, la production et la consommation intensive. Civilisation qui n’avait en réalité qu’un seul but secret : offrir au chat le confort, le gîte et le couvert.

C’est dire que l’homme inventa des millions d’objets inutiles, généralement absurdes, tout cela pour produire parallèlement les quelques objets indispensables au bien-être du chat : le radiateur, le coussin, le bol, le plat à sciure, le pêcheur breton, le tapis, la moquette, le panier d’osier, et peut-être aussi la radio puisque les chats aiment la musique. Mais, de tout cela, les hommes ne savent rien. A leurs souhaits. Bénis soient-ils. Et ils croient l’être. Tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes des chats. »