« Si c’est gratuit, c’est vous le produit »

Mais pourquoi, pourquoi toutes ces publications sur les réseaux sociaux (je parle pour Facebook, seul réseau que je maîtrise, mais n’hésitez pas à dire comment ça se passe sur les autres en commentaire) en général décevantes, quand elles ne sont pas complètement débiles?!? Parce que l’émetteur en tire un bénéfice direct, lui! Et tant que ça fonctionne, tant qu’on clique, il n’a pas d’intérêt à arrêter…

En générant de nombreux clics sur une publication, le putaclic a 2 avantages directs pour un site qui veut rentabiliser votre présence :

1. Beaucoup d’engagement de la part des internautes (commentaires, likes, partages) => augmentation de la visibilité de la publication. Parce qu’on a dit à l’algorithme de Facebook (qui est un robot, et qui donc ne réfléchit pas mais exécute) que plus les gens réagissaient, plus la publication devait être mise en avant. Il la considère comme « intéressante » parce que populaire, or on sait que le signe d’une grande popularité n’est pas toujours un signe de qualité (kikou Cyril H. 😉 ).
Cette première conséquence positive pour la page en entraîne trois autres :
– quelques likes vont de la publication vers la page elle-même => elle gagne des abonnés
– les futures publications de la page seront davantage vues elles aussi (l’algorithme, toujours)
l’audience finale de la page ne fait que grandir.
Tout bénef’ donc, surtout quand on sait que des pages peuvent se racheter, si bien sûr on est prêt à mettre la main au portefeuillle…

 

Mais ce n’est pas tout!

 

2. Vous leur rapportez aussi directement de l’argent si vous êtes redirigés vers leur site propre (en quittant Facebook donc)! En général « à l’insu de votre plein gré », ils peuvent (contrairement aux sites qui n’ont pas de publicités et ne monétisent pas vos données personnelles, comme penser-critique.be) monétiser votre présence par 

  • les revenus publicitaires (bien sûr adaptées à votre profil numérique, voir explications juste après) : rien que le fait de les voir donne quelques centimes à l’annonceur et donc à la régie publicitaire. Et si vous cliquez dessus, c’est bingo! ;
  • la collecte (et revente) de données personnelles, qui s’ajoutent aux Big Data vous concernant que les GAFAM (Google, Amazon, Facebook, Apple et Microsoft) ont déjà sur vous : âge, sexe, localisation géographique, habitudes de connexion, revenus mensuels moyens, orientation politique, préférences sexuelles, goûts vestimentaires, consommation culturelle habituelle, etc. Sachant qu’il y a un marché pour ces données, et qu’il fonctionne très très bien!

Et pour manipuler l’internaute pour le faire cliquer, tous les moyens sont bons! Les meilleurs étant de titiller la curiosité (sujets populaires, formulation incitative) et de jouer sur les sentiments. Avec bien sûr des images impactantes!

Avoir conscience de tout ça vous rendra, on le souhaite, moins influençable.

Pour des explications en vidéo (12 min., d’Absol vidéos), voir cet article.

Lien vers l’article original de Thomas Coëffé pour le Modérateur