Comment les luttes sociales sont-elles représentées dans les médias? Avec quelles connotations? Quelle influence cette représentation médiatique peut-elle avoir sur l’image que se fait le public de ces luttes? Question bonus : avec quelles conséquences potentielles?

Attention à ne pas en conclure pour autant que c’est décidé « en haut » et que l’objectif est non pas d’informer mais de manipuler l’opinion publique. Comme preuve de complot, ce n’est pas suffisamment solide :  il y a beaucoup d’autres explications possibles qu’une volonté délibérée imposée à tous de donner une image négative de ces luttes. Il se pourrait par exemple que ce ne soit le résultat que d’un simple conformisme (inconscient) de ces journalistes.

« Nous posions déjà la question en 2003 : « manifestants et grévistes sont-ils des animaux » ? Nous relevions à l’époque combien l’usage à outrance du terme « grogne », et ses connotations péjoratives, contribuaient non seulement à atténuer, dans l’imaginaire des lecteurs, l’ampleur des mobilisations sociales, mais également à les dépolitiser. (…)
Passage en revue de ces médias de « démobilisation sociale », usant d’une terminologie dégradante devenue pourtant banale. (…)
Les exemples recensés sur la période du 1er janvier au 3 février 2018 montrent que le terme de « grogne » a été utilisé 21 fois en titre pour décrire pas moins de 10 mobilisations sociales [1]. « Mobilisations » et « grèves » : deux termes aux significations politiques bien différentes qui ne figurent pas dans le lexique des journalistes, préférant plutôt renouer avec le cliché du « Français-qui-râle-tout-le-temps ». »

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