Particulièrement commun, extrêmement puissant et potentiellement très nuisible : je vous présente le biais de confirmation!

Vous voulez VRAIMENT avoir raison? Apprenez à dompter cette tendance naturelle de votre cerveau. Avoir raison avec soi-même c’est facile, avoir raison face aux faits, c’est autre chose

En résumé : on n’aime pas avoir tort et pour éviter cette situation désagréable on va avoir naturellement tendance à faire un tri sélectif des données, qu’on soit de mauvaise foi ou même de bonne foi.

Deux facettes dans ce biais :
1. « ça confirme ce que je pense donc c’est vrai »
ou
2. « c’est contradictoire avec ce que je pense donc c’est faux ».

Le cerveau est un organe formidable mais il n’est pas infaillible (voir l’article « Mes yeux sont infaillibles ». Vraiment?). C’est grâce à lui qu’on a su faire des merveilles telles que les verres de lunettes, l’insuline synthétique ou les vaisseaux spatiaux, mais c’est important de se rendre compte que dans certaines situations il nous joue des tours en prenant des raccourcis qui peuvent le mener à une conclusion qui n’est pas correcte.

Ce biais de confirmation explique qu’en fait notre premier ennemi dans la recherche de « la vérité » eh bien c’est nous-mêmes! Et ça, ça n’a strictement rien à voir avec l’intelligence, rassurez-vous : c’est une tendance naturelle qu’on a tous!

Et bien sûr ceux qui cherchent à nous manipuler se sont fait une spécialité de jouer avec ces raccourcis du cerveau…

 

Ayez votre détecteur de sornettes activé, même (surtout?) face à des infos qui vous brossent dans le sens de vos opinions!

Alerte sornette!

Illusion d’optique qui berne notre cerveau : celui-ci reconnaît des signes auxquels il est habitué et surinterprète les signaux, nous faisant conclure qu’il s’agit d’un lac. Or il ne s’agit que d’un simple muret : Cerveau, tu es vraiment super, mais là tu as sauté trop vite à la conclusion!
C’est une erreur très commune de procéder de la sorte. Par exemple, si je veux prouver que j’ai bien raison de me méfier des vaccins, je vais taper dans Google « dangers vaccins ». Or Google est un algorithme qui ne réfléchit pas : ce n’est qu’une machine qui exécute les ordres qu’on lui donne, elle cherche ce qu’on lui demande de chercher! Si je lui demande de chercher des sites qui parlent des dangers des vaccins, il va me les trouver bien sûr, puisque sur internet on trouve ce qu’on veut.

Capture d’écran de l’article du Gorafi.

Vous voulez des témoignages de reptiliens? Demandez à Google, vous en trouverez!
Est-ce que ces témoignages sont fiables? Ça, c’est une autre question : c’est à nous, humains, de juger de la fiabilité, Google en est totalement incapable, ce n’est qu’une machine, un robot qui ne fait pas de tri qualitatif, elle ne fait que nous donner des résultats correspondant à ce qu’on cherche.
Il faut donc faire attention quand une formule une requête : si la réponse se trouve déjà dans la question, alors forcément les résultats vont donner cette réponse!

Partout, des reptiliens partout!!

Création originale de Evidence Based Bonne Humeur.
De l’album « C’est comme ça les enfants » (voir aussi l’album « C’est comme ça etpistétou »).
Yeah, Google me prouve que j’ai raison!
Pour la rigueur et l’humilité intellectuelle (on ne peut pas être expert en tout), on repassera…
Traduction de la version originale en anglais de Kris Straub.
Il est très important de se rendre compte des a priori qu’on a, de nos préjugés : souvent, on croit ce qu’on a envie de croire et nos opinions ne sont pas basées sur des faits.
Par exemple, si je pars du principe que les filles sont moins compétentes que les garçons, que les Etats-Uniens sont de gros beaufs incultes, que les féministes sont des extrémistes, etc., je vais malgré moi trier les infos pour ne garder que ce qui confirme cet a priori. C’est ce qui explique en partie la très grosse difficulté à lutter contre les stéréotypes. Et c’est ce qui fait qu’on se fait berner si facilement à partir du moment où ceux qui cherchent à nous influencer savent ce qu’on pense et nous brossent dans le sens du poil (cfr le scandale Cambridge Analytica).
Traduction libre de la version originale en anglais de Shen Comix.
Le mème de l’ « Alien Guy », équivalent grec de Jacques Grimault (La révélation des pyramides)
L’explication
, c’est quoi? Les extra-terrestres bien sûr! (même s’il faut tordre les faits et les interprétations pour arriver à cette conclusion mais bon, ce qu’on cherche c’est d’avoir raison envers et contre tout hein, il ne faut pas trop demander non plus…).
Ce n’est pas parce que vous avez envie que ce soit vrai que ça l’est!
Traduction libre de la version originale en anglais par The Logic of Science.
C’est typique des complotistes, c’est-à-dire de ceux qui ont une grille d’analyse rigide qui explique tout ce qui se passe d’extraordinaire et de mauvais : c’est la faute des francs-maçons, des pédo-satanistes, des juifs, des… (remplissez selon votre filtre personnel).
Si mon objectif est de prouver que j’ai raison je vais trouver des preuves évidemment, même si ces preuves ne sont pas fiables du tout! Dans ce cas la réponse précède toute analyse : on n’est pas objectif, on ne fait que chercher à avoir raison.
C’est ce qui était la base des vidéo du Before de Grand journal sur Canal+ : avec beaucoup d’humour, ces vidéos montraient qu’en fait si on tort les faits et les interprétations, c’est assez facile de trouver des preuves de n’importe quoi, par exemple que la saga Star Wars est un complot du monde arabe
Un des nombreux « Points biais et sophismes » de Un Monde Riant (lien vers une version de tous les points imprimables pour une utilisation pédagogique, avec accord de l’auteur, ici.

Thierry Meyssan, le gars qui voit des preuves qu’il a raison partout.

Quoi qu’elle dise, elle ne peut rien face à quelqu’un qui a DÉCIDÉ que c’était une sorcière
Traduction libre de la version originale en anglais de CartoonStock.
La 2ème facette de ce biais de confirmation : rejeter tout ce qui remet en question nos préjugés. (tiré de cette vidéo « If Google was a guy »).
Biais de confirmation 2ème facette : je discrédite tout ce qui ne va pas dans le sens de ce que je pense.
Encore une fois, si on veut VRAIMENT avoir raison, ce n’est clairement pas le meilleur moyen… 

Illustration d’Evidence Based Bonne Humeur (Facebook)

C’est caricatural, mais parfois à peine exagéré…

Traduction libre d’un dessin original de Tom Fonder pour « Happy Jar » (voir ici pour le dessin orginal).